1. Ralentissez. Ralentissez votre rythme de travail. Reconnaissez que d’autres vont plus lentement, mentalement et physiquement.  Que d’autres consacrent leur énergie à lutter contre l’oppression ou une vie de pauvreté.  La rapidité et des échéances précipitées peuvent être du capacitisme.  
  2. Étonnez-vous quand l’inspiration vous habite.  Êtes-vous inspiré(e) par la capacité d’action des personnes en situation de handicap? Révélez votre émerveillement.  Est-ce un préjugé camouflé? 

  3. Oui, vous connaitrez sans doute une situation de handicap à un moment donné de votre vie.  Nos corps sont fragiles après tout.  Et jusqu’à ce moment-là, n’oubliez pas que votre imagination altérée par le capacitisme.  Donc, vous et les autres, repoussez les limites de vos propres peurs. Et regardez vos propres fragilités comme des pièces du tableau. 

  4. Découvrez comment le Canada a traditionnellement traité les personnes en situation de handicap. Tout d’abord, familiarisez-vous avec  l’eugénisme, l’institutionnalisation, la stérilisation forcée, l’exclusion des écoles et des lieux de travail.  
  5. Informez-vous sur les réalités sociales actuelles. Découvrez la violence faite aux femmes en situation de handicap, les taux de pauvreté, les listes d’attente, les lacunes en matière de soutiens, les chambres d’isolement, les protocoles de triage, les enfants en situation de handicap dans les familles d’accueil et les adultes dans les centres de soins de longue durée.  Restez dans votre inconfort.
  6. Familiarisez-vous avec la Convention relative aux droits des personnes handicapées et les Principles of Disability Justice (Les  principes de  justice pour les personnes handicapées). .  Rêvez du possible.  Joignez-vous aux personnes handicapées en quête de changement.  Vous comprendrez qu’elles ont le droit d’êtres inclues dans la société, au même titre que les autres, d’être soutenues et valorisées à part égale.  Nous avons tous un rôle à jouer.
  7. Écoutez.  Écoutez les personnes en situation de handicap dans toutes leurs diversités. Et puis agissez.  J’ai trop souvent vu des personnes handicapées être consultées et ignorées.  Voilà le capacitisme.
  8. Communiquez des informations accessibles et organisez des événements accessibles. Je sais, ça demande du travail et c’est un investissement.  Je pense à des lieux accessibles, des ressources en langage simple, des gros caractères, un lecteur d’écran convivial, à l’ASL/LSQ, au sous-titrage CART, au braille, enfin, ce qu’il faut quoi!
  9. Respectez la vie privée.  Attendez-vous à des limites (nous en avons tous).  Même si vous être curieux(-euse). Même avec vos amis.  Laissez-vous guider par chaque personne et par son niveau de tolérance envers la divulgation de renseignements personnels. Et n’oubliez pas que ces personnes ne sont pas obligées de dévoiler leur situation de handicap pour avoir accès aux mesures de soutien.
  10. Autorisez-vous à échouer et à grandir.  À cause du capacitisme, à cause de la ségrégation, vous avez peut-être raté des relations avec des personnes en situation de handicap au cours de votre vie. Le temps du rattrapage est venu. 

Non, ce n’est pas tout ce qu’il faut savoir – loin s’en faut.  Pensez à partager vos idées avec celles et ceux qui veulent devenir de meilleurs alliés des personnes en situation de handicap. Que manque-t-il sur cette liste?  Que bâtir?     Que devons-nous explorer ensuite?   

Natalia Hicks, directrice, Justice communautaire et équité en santé, Inclusion Canada.