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Le 17 décembre 2024

Toronto (Ontario). – Au cours d’une journée mouvementée à Ottawa, le gouvernement fédéral a dévoilé hier son Énoncé économique de l’automne (EEA), présentant de nouvelles priorités et des dépenses additionnelles, mais aucun progrès significatif n’a été réalisé pour aider les personnes en situation de handicap à sortir de la pauvreté. Inclusion Canada est profondément déçu par le fait que, malgré la démission de la ministre Chrystia Freeland et les signes évidents d’un tournant économique, ce gouvernement continue de négliger les besoins urgents des Canadiennes et Canadiens en situation de handicap.

L’EEA a révélé un déficit prévu de 61,9 milliards de dollars et des dépenses additionnelles de plus de 20 milliards, sans pour autant s’engager à augmenter la Prestation canadienne pour les personnes handicapées (PCPH ). Au lieu de cela, la promesse du gouvernement de « sortir les personnes en situation de handicap de la pauvreté » n’a pas été tenue. Les personnes admissibles continuent de toucher un maigre 200 $ par mois, ce qui équivaut à 6,66 $ par jour. Même si l’exonération fiscale de la PCPH est confirmée, sans une augmentation significative du montant de la prestation, les personnes ayant une déficience intellectuelle resteront piégées sous le seuil de pauvreté.

« Dans un contexte politique tumultueux, où des milliards sont allouées à la sécurité des frontières, aux incitatifs pour les entreprises et à un congé de la TPS/TVH, le gouvernement a une nouvelle fois négligé les personnes en situation de handicap, » a déploré Krista Carr, présidente-directrice générale d’Inclusion Canada. « La démission inattendue de Chrystia Freeland a mis en évidence les divisions sur l’orientation économique. Cela dit, l’EEA ne propose toujours pas de plan concret pour garantir la sécurité financière des personnes en situation de handicap. Nous ne pouvons pas aborder la question de la productivité ou de la compétitivité au détriment des plus démunis. »

Bien qu’elle reconnaisse l’exemption fiscale de la PCPH, l’EEA a refusé d’augmenter le niveau de la prestation afin que les personnes en bénéficiant vivent au-dessus du seuil de pauvreté. Inclusion Canada et la communauté des personnes en situation de handicap ont demandé une prestation complètement financée d’au moins 2 400 $ par mois, mais leur appel a été ignoré.

Quelques mesures positives ont été annoncées hier dans l’EEA :

  • Exemption fiscale de la PCPH. L’exemption fiscale de la PCPH est un pas dans la bonne direction. Grâce à cette exemption, la prestation n’aura pas à être déclarée comme un revenu, ce qui devrait éviter une réduction des autres programmes fédéraux dont bénéficient ces particuliers (par exemple, l’Allocation canadienne pour enfants, le crédit pour la TPS et l’Allocation canadienne pour les travailleurs). Bien que cette mesure soit positive, elle reste insuffisante sans une augmentation significative du montant de la prestation de la PCPH.
  • Production automatique de déclarations de revenus.  L’engagement de présenter un projet de loi visant à produire automatiquement les déclarations de revenus des Canadiennes et Canadiens à faible revenu dès l’exercice financier 2025 facilitera l’accès aux programmes essentiels de soutien du revenu pour les personnes en situation de handicap en réduisant les obstacles à leur participation.
  • Soutien des préposés aux services de soutien à la personne (PSSP). L’amélioration des conditions de travail des PSSP est une bonne nouvelle, puisqu’elle peut contribuer à renforcer la qualité du soutien apporté aux personnes en situation de handicap. Toutefois, si les bénéficiaires de cette aide ne bénéficient pas d’une aide au revenu adéquate, cette mesure sera insuffisante.
  • Accent sur l’inclusion et l’accessibilité. Les mentions de la diversité, de l’inclusion et de l’intersectionnalité sont encourageantes. Pourtant, ces mots doivent s’accompagner d’un financement et de politiques qui améliorent directement le quotidien des personnes en situation de handicap.

« Les événements chaotiques de lundi sur la Colline du Parlement montrent bien que la trajectoire économique du gouvernement est incertaine, » a déclaré Moira Wilson, présidente d’Inclusion Canada. « Il est inacceptable de voir le gouvernement investir des milliards dans diverses initiatives, alors que les personnes en situation de handicap sont laissées pour compte et coincées dans la pauvreté. Nous avons besoin de voir des avancées mesurables et tangibles qui placent les personnes en situation de handicap au centre du récit de l’économie canadienne. » 

Appel à une action significative en 2025 : Inclusion Canada demande au gouvernement d’utiliser le prochain budget fédéral 2025 pour :

  • Financer entièrement la Prestation canadienne pour les personnes handicapées à un niveau qui garantit la dignité, l’équité et la possibilité de sortir de la pauvreté.
  • Arrêter de subventionner les modèles d’habitation collective en investissant plutôt dans des logements inclusifs répartis sur le territoire au sein des collectivités.
  • Intégrer des mesures de responsabilisation dans les ententes en matière de garde d’enfants afin de favoriser l’inclusion des jeunes enfants dans l’apprentissage et la garde.
  • Investir davantage dans des initiatives d’emploi inclusif telles que Prêts, disponibles et capables (PDC), qui aident les personnes ayant une déficience intellectuelle à obtenir de vrais emplois à des salaires compétitifs.
  • Investir dans la capacité des organismes œuvrant pour les personnes en situation de handicap, en leur donnant les moyens de faire progresser l’inclusion et les droits de la personne.

« Dans le sillage de la démission de la ministre Freeland et de son avertissement sévère contre les “astuces politiques coûteuses”, le gouvernement doit prouver qu’il accorde la priorité aux personnes en situation de handicap, a ajouté M. Carr. Il est temps d’adopter une approche audacieuse et cohérente qui reconnaisse que l’investissement dans l’inclusion des personnes en situation de handicap n’est pas une astuce, mais bien une nécessité morale et économique. Nous ne lâcherons jamais notre lutte pour que chaque personne ayant une déficience intellectuelle vive dans la dignité, bénéficie d’une inclusion complète et ait accès à des opportunités. »

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À propos d’Inclusion Canada
Inclusion Canada est une fédération nationale comptant 13 membres provinciaux et territoriaux, ainsi que plus de 300 associations locales, qui travaillent à l’avancement de la pleine inclusion et  des droits des personnes ayant une déficience intellectuelle et de leurs familles. Inclusion Canada favorise le changement social en renforçant les familles, en défendant les droits et en transformant les communautés en des lieux où tout le monde a sa place.

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