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Vendredi le 13 octobre 2023

TORONTO, ON – Inclusion Canada réagit à l’audience, tenue cette semaine à Rosthern, Saskatchewan pour déterminer la peine de Brent Gabona, un ancien employé d’un foyer de soins spéciaux ayant plaidé coupable d’avoir abusé sexuellement des pensionnaires vulnérables pendant 17 ans.

Les actes graves commis à Shepherd’s Villa sont profondément troublants et ne peuvent être tolérés. En tant qu’organisation nationale qui lutte pour les droits des personnes ayant une déficience intellectuelle et de leurs familles, nous avons soumis à la Cour un Énoncé d’impact sur la communauté à la suite de ce crime inquiétant et indescriptible qui a irrémédiablement endommagé les individus, les familles et la communauté des personnes handicapées dans son ensemble.

Mercredi, le juge Bruce Bauer a reporté sa décision sur la peine au 24 janvier 2024. La Couronne demandait 15 ans d’emprisonnement tandis que la défense réclamait six ans et demi. Au cours de l’audience de détermination de la peine, il a été révélé que M. Gabona avait été engagé par sa mère pour travailler à la Villa Shepherd. Et que cette embauche était survenue juste quelques mois après sa condamnation pour agression sexuelle d’enfant. Il a travaillé dans l’établissement jusqu’en 2009 et a avoué que pendant toutes ces années, il avait agressé sexuellement des adultes vulnérables en situation de handicap.

« Cette affaire nous a profondément ébranlés. Il a été douloureux d’entendre ces bouleversants récits d’abus sexuels sur des adultes vulnérables ainsi que l’impact provoqué non seulement sur les victimes mais encore sur leurs familles. Nous insistons pour que l’auteur de ces crimes soit condamné à la peine maximale, forme minimale de justice pour ces victimes. Toute cette affaire éclaire à nouveau l’importance d’aider les personnes ayant une déficience intellectuelle à vivre en toute autonomie dans la communauté de leur choix et non pas dans de dangereux établissements collectifs, a déclaré Krista Carr, vice-présidente à la direction d’Inclusion Canada. ».

L’incidence des agressions sexuelles est cinq fois plus élevée chez les personnes ayant une déficience intellectuelle que chez les personnes qui ne sont pas en situation de handicap. Selon les statistiques, les auteurs de ces abus sont le plus souvent des personnes payées pour aider les victimes et s’occuper d’elles ou des personnes avec lesquelles elles ont établi une relation de confiance. Les résidents d’établissements regroupant et isolant des personnes ayant une déficience intellectuelle, sont particulièrement exposés aux agressions sexuelles. Cette affaire nous rappelle une fois encore que les foyers de groupes ne sont pas la panacée et exposent les résidents à des risques extrêmes. Ce cas tragique n’est pas un incident isolé. C’est le symptôme d’un système défectueux qui n’arrive pas toujours à protéger les plus vulnérables.

« Mon cœur va aux personnes et aux familles qui ont été victimes de ces horribles crimes et abus. Le préjudice est grave et traumatisant à vie; il se répercutera sur le bien-être de ces personnes. Cela doit cesser! Il est grand temps! Grâce aux statistiques, les risques et la vulnérabilité que peuvent subir les résidents d’établissements collectifs, personnes, comme les foyers de groupes, sont bien documentés. Et nous pouvons y ajouter un autre cas horrible. Nous ne pouvons continuer à enfermer des personnes dans des lieux isolés où la violence et les abus sont plus probables qu’improbables, a déclaré Robin Acton, présidente d’Inclusion Canada. »

Inclusion Canada demande au système judiciaire de reconnaître les profondes répercussions de cette affaire et de non seulement mettre tout en oeuvre pour que justice soit rendue mais encore que cela soit perçu comme tel. Nous estimons que la sentence doit traduire le caractère flagrant de ces crimes et le nombre de victimes constamment agressées pendant 17 ans.

Inclusion Canada condamne sans cesse la désinstitutionnalisation et défend le droit des personnes ayant une déficience intellectuelle à vivre chez elles, dans la communauté. L’appartenance à une communauté est, à notre avis, la meilleure protection possible pour toutes et tous. Cette affaire le prouve! Passer de grands établissements ségrégués à de plus petits centres, comme la Villa Shepherd n’apporte pas les progrès escomptés. Les personnes doivent avoir le choix et le niveau de soutien approprié de vivre en toute indépendance dans la communauté. Notre Énoncé d’impact sur la communauté, soumise au tribunal, décrit plus en détail l’ampleur du préjudice causé par de tels crimes.

Les abus subis par les résidents de la Villa Shepherd sont un indicateur du plus vaste problème affectant les adultes vulnérables obligés de vivre dans des établissements du pays, ségrégués et regroupés. Cette affaire est un appel à l’action pour tous les intervenants – Trop, c’est trop!

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